Aréflexie vestibulaire
bilatérale

L’aréflexie vestibulaire bilatérale (AVB) est une condition où les deux organes vestibulaires de l’oreille interne, responsables de la détection des mouvements de la tête et de la stabilisation de l’image visuelle pendant ces mouvements, ne fonctionnent pas ou fonctionnent très mal. Cela conduit à une absence ou une réduction sévère des réflexes vestibulaires, ce qui affecte gravement l’équilibre et la stabilité de la vision. Cette pathologie fait partie des troubles vestibulaires et de l’équilibre.

Quels sont les symptômes du déficit vestibulaire bilatéral ?

  • Déséquilibre constant : Les patients éprouvent une sensation persistante de déséquilibre, souvent pire dans l’obscurité ou lorsque les yeux sont fermés, car ils ne peuvent pas s’appuyer sur les informations visuelles pour compenser.
  • Oscillopsie : La vision devient floue ou semble sauter lorsque la tête bouge, rendant difficile la lecture ou la reconnaissance d’objets en mouvement.
  • Difficulté à marcher dans le noir : Une incapacité à maintenir l’équilibre sans repères visuels, ce qui peut entraîner des chutes fréquentes dans des conditions de faible luminosité.
  • Vertiges : Moins communs que le déséquilibre, mais certains patients peuvent ressentir des épisodes de vertige, surtout pendant les mouvements rapides de la tête.
  • Fatigue : Due à l’effort constant pour compenser le déficit vestibulaire.
  • Réduction de la confiance en soi : Par rapport aux activités quotidiennes, en raison de la peur de tomber ou de perdre l’équilibre.

Quelles peuvent être les causes de la vestibulopathie bilatérale ?

Les causes de l’aréflexie vestibulaire bilatérale peuvent inclure :

  • Toxicité médicamenteuse : Certains médicaments, notamment les antibiotiques aminoglycosides, peuvent être toxiques pour les cellules ciliées de l’oreille interne.
  • Infections : Comme la méningite ou des infections virales qui affectent l’oreille interne.
  • Maladies auto-immunes : Où le système immunitaire attaque les structures de l’oreille interne.
  • Traumatismes crâniens : Des blessures à la tête peuvent endommager les organes vestibulaires.
  • Maladies génétiques : Certaines conditions héréditaires peuvent causer ou prédisposer à l’AVB.
  • Problèmes vasculaires : Des interruptions ou des réductions du flux sanguin vers l’oreille interne peuvent causer des dommages.

Traitements de physiothérapie vestibulaire pour l’aréflexie vestibulaire bilatérale

La physiothérapie vestibulaire pour l’aréflexie vestibulaire bilatérale se concentre sur la compensation des déficits par le renforcement des systèmes visuel et proprioceptif.

Voici comment cela se fait :

  • Adaptation vestibulaire : Bien que les réflexes vestibulaires soient absents ou très réduits, des exercices peuvent aider le cerveau à utiliser d’autres informations sensorielles pour maintenir l’équilibre et stabiliser la vision.
    • Exercices de marche : Pour améliorer l’équilibre en marchant sur des surfaces différentes, avec des yeux ouverts et fermés, ou en utilisant des repères visuels.
    • Exercices d’oculomotricité : Pour aider la vision à rester stable malgré le mouvement de la tête, comme le suivi visuel ou les mouvements de tête avec fixation du regard.
  • Rééducation de l’équilibre : Utilisation de plateformes instables ou d’exercices de posture pour renforcer la capacité à rester debout ou à marcher sans dépendre du système vestibulaire.
  • Stratégies de compensation : Apprendre à utiliser des aides comme des cannes, ou à adapter son environnement pour minimiser les risques de chute.
  • Habituation : Bien que limitée, des mouvements progressifs peuvent aider à réduire la sensibilité au déséquilibre.
  • Éducation : Informer le patient sur comment gérer ses symptômes dans la vie quotidienne, adapter son domicile, et comprendre les limites de ses capacités actuelles.

La physiothérapie pour l’AVB est intensive et nécessite du temps, car le cerveau doit apprendre à compenser un déficit sensoriel majeur. Il est conseillé de traiter ou de gérer la cause sous-jacente de l’aréflexie, si possible, en parallèle avec la rééducation.